Réflexion sur la Parasha Vayétsé

Jacob quitte Béer Chéva pour se rendre à ‘Harane, où vit son oncle Lavan, pour y trouver une épouse. En chemin, il s’arrête dans “le lieu” (hamakom) dont la Torah ne précise pas le nom et qui correspond au mont “Moria” (“Mont du Temple”). Il y passe la nuit et rêve d’une échelle plantée dans la terre dont le sommet touche le ciel avec des anges qui y montent et descendent.

La transformation de Jacob

Si le mot qui vient à l’esprit par rapport à Abraham est ‘hessed, gentillesse, et pour Isaac Din, justice, peur, l’idée qui caractérise Jacob est Emet, vérité, mais il pourrait s’agir également de lutte.

Jacob a enduré la rivalité d’Ésaü, le ressentiment de Laban, la tension entre ses femmes et ses enfants, la mort prématurée de sa bien-aimée Rachel et la perte – pendant vingt-deux ans – de son fils préféré, Joseph. Il dit à Pharaon : « Les jours de ma vie ont été rares et mauvais » (Genèse 47 :9). Pourtant, sur le chemin, il « rencontra » des anges, et qu’ils luttaient avec lui ou montaient l’échelle vers le ciel, ils éclairaient la nuit d’une aura de transcendance.

On peut comprendre de cette manière l’association de la paracha à la haftara de Osée qui critique sévèrement la maison d’Israël et de Judée pour leurs mensonges mais rappelle que : « les voies du Seigneur sont droites, et les justes y marcheront, et les rebelles trébucheront » (Osée, 14, 10 tel que lu par les Ashkénazes).

Comme l’enseigne Rabbi Yehoyada Amir (Hebrew Union College): La lutte pour éliminer l’injustice et accroître la justice et la paix est sans aucun doute la pierre angulaire de ce chemin. La violence et le vol, la tromperie et la destruction de la dignité d’autrui – Juifs, Palestiniens, travailleurs migrants et travailleurs étrangers – sont des poisons qui détruisent l’esprit de ceux qui y ont recours. Leur résultat final est toujours de revenir et de se faire du mal, tout comme ils font du mal aux autres. Il n’y aura pas de renaissance de la Maison d’Israël et de l’État d’Israël sans le courage d’affronter et de traiter avec ceux qui font le mal, principalement ceux qui font le mal parmi nous, ceux dont les actions dégénérées sont en notre nom et soi-disant au nom de la Torah.

Enfin, retenons qu’essayer, tomber, avoir peur et pourtant continuer : c’est ce qu’il faut pour être un leader. C’était Jacob, l’homme qui, au plus bas de sa vie, eut ses plus grandes visions.

Shabbat shalom

*Inspiré des enseignements du Rabbi Lord Jonathan Sacks

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