Arrr moussaillon ! En ce 19 septembre 2025, Journée internationale du parler pirate, levons le voile sur un pan méconnu : la piraterie juive.
Après le décret de l’Alhambra de 1492, qui expulsa les juifs d’Espagne, bien des familles furent contraintes à l’exil vers l’Empire ottoman, l’Afrique du Nord ou les Amériques. Certains, privés de leurs terres et de leurs biens, se tournèrent vers la mer pour survivre et se venger des flottes ibériques.
Des figures comme Sinan le Juif, corsaire au service de Barberousse au XVIᵉ siècle, firent trembler les galions espagnols et génois. D’autres juifs convertis de force (les conversos ou marranes) rejoignirent les ports de la Méditerranée et des Caraïbes, mettant leur savoir en cartographie et en navigation au profit de la guerre de course. Ainsi, dans le sillage des flottes ottomanes ou des corsaires des Antilles, ils frappaient les navires chrétiens chargés d’or du Nouveau Monde. Chaque abordage devenait un acte de résistance face à l’Inquisition et aux rois catholiques.
Arrr, derrière les canons et les sabres, la piraterie juive portait la mémoire de l’exil et la soif de liberté !
Quelques références historiques
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Sinan le Juif (Sinan Reis) : corsaire ottoman d’origine juive, actif dans la flotte de Barberousse, cité dans Roger Crowley, Empires of the Sea (2008).
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Décret de l’Alhambra (1492) : expulsion officielle des juifs d’Espagne, source : Yosef Hayim Yerushalmi, From Spanish Court to Italian Ghetto (1971).
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Corsaires juifs dans les Antilles : plusieurs études mentionnent la participation de marranes dans la piraterie caribéenne, cf. Edward Kritzler, Jewish Pirates of the Caribbean (2008).
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Présence juive dans la course en Méditerranée : voir Daniel J. Schroeter, The Sultan’s Jew: Morocco and the Sephardi World (2002).