Vidui
La structure de la prière de Kippour est particulière, on récite tous les péchés possibles, les fautes éventuellement commises : Nous avons péché, nous avons trahi, nous avons corrompu, nous avons volé, … Il est dit au pluriel : non pas « j’ai péché » mais « nous avons péché ». En effet, à Yom Kippour, nous nous tenons devant Dieu non seulement en tant qu’individus mais en tant que membres d’un peuple, et parce que nous soutenons que kol Yisrael arevim zeh bazeh, « tout Israël est responsable les uns des autres ».
Nous ne spécifions pas publiquement des péchés particuliers. Au lieu de cela, nous lisons une liste alphabétique. Ceci afin d’éviter l’humiliation publique et de faciliter la confession. Elle nous incite systématiquement à faire un examen de conscience et à réfléchir pour savoir si nous avons mal agi, et si oui, comment et envers qui. La confession publique n’est qu’un prélude à l’aveu privé qui est le véritable acte de Techouva, dans lequel nous examinons nos consciences, abandonnant nos défenses habituelles en sachant que la Techouva est le plus grand acte de transformation de soi que chacun de nous peut entreprendre.
L’introspection est le fondement de Kippour.
Un jour de Kippour, le Baal Shem Tov, fondateur du hassidisme, priait avec ses élèves. Il avait le sentiment que les prières manquaient de conviction. Alors que Neilah (la clôture de Kippour) approchait, ses étudiants, redoublèrent de ferveur et de passion, sans succès. C’est alors qu’un simple et jeune berger entra dans la synagogue pour prier. Mais il pouvait à peine lire les lettres, et encore moins les mots des prières. Il ouvrit la première page du livre de prières et commença à prononcer, dans l’ordre, l’alphabet : aleph, beit, gimel, … Il dit à Dieu, dans son coeur : C’est tout ce dont je suis capable. Tu sais comment les prières doivent être prononcées. Je t’en prie, arrange les lettres comme il se doit.
De plus en plus fort, il poursuivit la récitation des lettres. Les étudiants se plaignaient d’être perturbés dans leur prière. Le Baal Shem Tov les fit taire et ordonna à chacun de l’écouter car grâce aux prières de ce garçon, les portes du paradis étaient ouvertes pour les dernières minutes de Kippour. C’est ainsi que la prière simple et sincère de ce jeune berger qui ne savait pas lire sauva le peuple juif.
Gmar Hatima Tova