Réflexion sur la parasha Re’eh

Depuis le début du Deutéronome, Moïse relate les événements passés. La paracha Re’eh aborde les lois que les israélites devront respecter dès leur installation en terre promise.

Choix et responsabilité

Moïse insiste sur trois éléments. D’abord nous sommes libres. Le choix nous appartient. Bénédiction ou malédiction ? Bien ou mal ? Vous décidez ! La liberté est ainsi clairement définie, non seulement pour l’individu mais pour la nation dans son ensemble.

Deuxièmement, nous sommes collectivement responsables. L’expression « Tout Israël est garant l’un de l’autre » est rabbinique mais l’idée est déjà présente dans la Torah.

Troisièmement, c’est une politique centrée sur la loi.

La conséquence de ces trois éléments, c’est que le peuple a pris conscience de la responsabilité de son avenir. Les Juifs ne doivent pas se considérer comme des victimes. La foi dans les valeurs du judaïsme, dans la capacité de chacune et chacun de changer les choses, doit être inébranlable. Le prophète Jérémie a enseigné que la force d’un pays ne dépend pas de la force de son armée mais de la force de sa société. Y a-t-il justice ? Y a-t-il de la compassion ? Les gens se préoccupent ils du bien-être des autres ou seulement du leur ? Y a-t-il de la corruption ? L’engagement signifie que nous ne pouvons déléguer la responsabilité morale ni au marché ni à l’État. Nous – chacun de nous, séparément et ensemble – faisons ou détruisons la société.

Moïse met les israélites face à un choix : respectez les lois et soyez bénis, ne les respectez pas et soyez maudits. Martin Buber met en garde quant à ces enseignements : l’idée d’élection, Am segoulah. Il craint les dérives nationalistes. L’affirmation d’Israël comme peuple choisit « n’induit pas un sentiment de supériorité mais un sens de destinée. (…) Si on prétend être choisi au lieu de s’élever au-dessus de sa condition, si on transforme cette idée d’élection en un objet statique au lieu d’obéir à ce qu’elle commande, on la dénature. » Buber affirme ainsi qu' »Israël doit être une nation qui, à travers ses institutions et ses actes, fait régner la justice et la vérité ». Un enseignement d’actualité.

*D’après les enseignement du Rav Sacks

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